Il faut peu de choses pour rendre un obstétricien heureux.
Le mien c'est un véritable artiste. Le poète de la muqueuse, de l'amnios et du chorion. Il faut voir avec quel enthousiasme juvénile et sincère il te balance le placenta sous le nez (alors que tu viens de te cogner l'équivalent du marathon Pékin-New-York, à pieds, en tongs et sans escales) en s'extasiant sur la forme, les couleurs, la chatoyance de la robe et la délicate finesse de l'artère ombilicale.
Y'a pas à dire, vu comme ça, c'est vrai que c'est beau un placenta. Si j'avais pas vomi, je crois que j'aurais demandé qu'on me l'emballe et je l'aurais fait encadrer...