Babysomnia




Des fois (souvent... bon allez !... quasiment tout le temps), y'a le Grumeau, il fait rien qu'à pas vouloir dormir !
Bien entendu, parents soucieux que nous sommes de la bonne santé de notre terrible merveille, nous nous appliquons consciencieusement (parfois avec l'entêtement d'un baudet du Poitou) à aider le Grumeau à se faire dormir les yeux de la tête. Berceuses (c'est papa qui chante parce que maman, non, vaut mieux pas, ça ferait périr les zoizos et les petites bêtes mignonnes qui peuplent la campagne calme et verdoyante environnante - le Grumeau ne risquant rien lui, il est immunisé des ouïes), câlins, rituel du soir et autres techniques soporiférantes light (et là j'anticipe : oui, je sais on dit soporifiques mais j'm'en tamponne, j'aime bien inventer des mots kisson tout biscornus et qui n'existent même pas dans le dico).
Bref ! Rien y fait ! Et après de longues heures de pratique et d'observation hautement scientifiques, nous en sommes arrivés à la conclusion que le Grumeau, il dort si il veut.

Meeeeeerdeeeuuuuu!!!!!!


Récapitulons :

Considérant,
- qu'en 2000 av. ma belledoche on couchait les bébés sur le ventre,
- qu'à l'époque bénie où je suis née (ou à peu près) on couchait les bébés sur le côté,
- que de nos jours il est formellement conseillé de les pieuter sur le dos
- que d'ici une tripotée d'années des études éminemment sérieuses auront probablement permis d'établir que les grumeaux dormant assis auront 2 fois plus de chance de finir énarques avant leur première poussée d'acné pré-pubère,
- que (attention argument hautement scientifique servi systématiquement à l'heure de la soupe par Tatie Fernande) les carottes, en plus de rendre aimable, font les cuisses roses
- que le lait maternel c'est plein de trucs bien dedans qu'on a toujours pas compris comment c'est foutu et que si tu allaites pas ton grumeau à la loche il risque de finir, bigleux, bossu, teigneux, pouilleux ou chanteur à la StarFac,
- que les purées tambouillées maison avec du bon légume bio non phosphaté c'est bien pour que ton Grumeau il grandisse mieux, plus vite, plus haut et plus loin,
- que la tétine c'est bien, ça les calme
- que la tétine c'est pas bien parce que ça te rend le nain accro au caoutchouc
- que le Grumeau tu l'habilles trop
- que le grumeau tu l'habilles pas assez
- que d'après Tata Berthe le Grumeau il mange pas suffisamment
- que selon le Dr Toubib, gentil pédiatre, le Grumeau il mange trop
- que le babypopo faut commencer tout de suite
- que non surtout pas tout de suite le pot à caca malheureuse !! parce que le Grumeau il faut qu'il ait tout fini son stade oral avant de s'attaquer à l'anal pour bien prendre comme il faut le virage de la maturité sphinctérienne et de l'autonomie chiatique (hé ! ho ! non mais !)
- que... bon j'arrête là, la liste est trop longue, vous compléterez au besoin.

Considérant ce GRBCCDB (Grand Ramassi de Bons Conseils Contradictoires à Deux Balles) sur le "comment élever un Grumeau", prodigué en toute bonne foi par un tas de gens très documentés sur la question que sont Tatie Fernande et ma cousine Paulette, on en arrive au constat que, parfois, faut savoir dire merde aussi.

Le blues du Yéti




Oui, je suis maman d'un Grumeau chronophage réclamant mon attention constante et exclusive... que je lui accorde volontiers... au grand désespoir des poils de ma jambe droite... et parfois de ceux de ma jambe gauche aussi... (d'ailleurs, afin de protester contre ma négligence crasse, entre follicule hirsute et tige en berne, ils ont décidé, sans aucun préavis, de pousser de façon anarchique, totalement désordonnée et sans aucun sens de la mesure. C'est un véritable scandale !).
Alors après tout et étant donné les circonstances, avec un mai 68 pileux sur les bras d'un côté et un Grumeau scotché au cuisseau de l'autre, une jambe épilée sur deux, c'est déjà une bonne moyenne. N'en demandons pas trop.

Baby-Popo 2008

Je souhaite ici rendre un chaleureux hommage à la créativité sans borne des ingénieurs fécophiles ès bébé-popo qui n'ont de cesse de rendre "l'instant défécation" de nos moutards le plus ludique et le plus motivant possible.
Ayant moi-même un Grumeau pratiquant encore la couche mais arrivant à grandes enjambées de 4 pattes vers l'autonomie sphinctérienne (du moins avant ses 18 ans, je le lui souhaite), j'ai décidé par un beau jour de fièvre acheteuse de traîner mes grolles du côté du rayon popo chez mon gazin-dealer d'articles de puériculture préféré.
Après avoir fait les circonvolutions orbitales d'usage par les rayons divers et variés qui n'avaient rien, mais alors rien à voir avec le but initial de ma visite, j'ai fini par atterrir dans le coin-hygiène-sos-bébé-kraspèk.
Et c'est ainsi que j'ai constaté à quel point on s'ingéniait à te culpabiliser, toi, misérable vermine de parent qui n'a d'autre ambition dans la vie que d'acheter un bac-à-popo tout simple, fonctionnel, sans fioritures, un truc en plastique moulé tout bête juste bon à recueillir le produit des tribulations post-digestives de ton nain préféré.
Car à côté de l'unique popo modèle spartiate en fin de vie (genre la Dodoche du popo), se bouscule une nuée de bacs-à-crottes tous plus clinquants-bling-bling hyper sophistiqués les uns que les autres et aux couleurs tellement chatoyantes que ça t'en esbaudit les mirettes.
Y'a pas à dire, les ingénieurs à popo se sont ingéniés. Tout y passe, tout y est de série : le GPS, le repose-tête, les accoudoirs, l'écran-plasma, lecteur de CD, H-P dolby surround pour écouter le coin-coin qui danse et qui chante pendant que bébé commet sa crotte, etc...
Si j'osais, je me permettrais tout de même une petite réflexion :

Et le PQ dans tout ça ?